On va essayer de garder une ligne un peu décalé. On va essayer.
]]>"L'Union Soviétique vers les sommets
Le Grand Stakhanov nous avait montré la voix à suivre. Il a, notamment, construit la place Rouge à Moscou en moins de deux jours et relié Stalingrad à Vladivostok à cloche pied en 36 heures. Pour lui rendre hommage vibrant, le guide suprême, le petit père du peuple a décidé d'organiser un tour cycliste d'Arménie. Plus célèbre pour son génocide que pour son paysage, l'Arménie offre aux organisateurs un profil parfait pour une course à étape pleine de suspens.
La foule était abondante sur le bord des routes. Le soleil inondait les champs de blés qui donneront encore et encore des récoltes encore plus fabuleuses. Engagé sur cette course si relevée, Granma a remplit son contrat, représentant à merveille Cuba et remportant toutes les étapes, le maillot à faucille rouge, le maillot vert, le meilleur combattant, le meilleur jeune et, tout naturellement, la meilleure équipe.
Après avoir été porté aux nues par des arméniens en délire, nos vaillants coureurs ont pu repartir vers les Ardennes sous les "Viva Cuba, Viva la Révolutionneeee.
Camillo Cienfuegos"
Oui, c'est ainsi que la presse cubaine relate les exploits de nos héros. Si jamais, vous partez en vacances à La Habana, surtout évitez de dévoiler au peuple la supercherie grotesque du pouvoir en place. Pourquoi ? Déjà, vous passeriez pour un drôle. Personne ou presque ne lit granma, on inflige même cette punition aux quelques rebelles qui se pensent plus fort que le pouvoir central. On s'habitue peu à peu à être l'objet de la manipulation d'un appareil politique corrompu et totalitaire. On fait comme si on n'avait pas entendu le silence assourdissant des geôliers en vadrouille, on fait comme si on avait pas lu le dernier mensonge qui passe au ralenti sur la grande chaine nationale.
Car ce tour en Arménie ne fut, bien évidemment, pas une partie de plaisir. Je dois bien l'avouer, ma connaissance de l'Arménie se limitait au nom de sa capitale, à la carrière d'Aznavour, aux monologues souvent pénible de Manoukian, et de quelques joueurs de foot qui ont animé, malgré eux, notre adolescence (Bedrossian, Petrossian, Cetrochiant) ou tout du moins la mienne. Nous avons donc épluché le road book pour déterminer une tactique et la liste des engagés.
Nous avons pris une équipe de montagnards plus ou moins aguerris. Stevenson réussit l'exploit d'accrocher le podium, Fidel Castro et Ocano prennent quelques points. Bical et Rebelac échouent à retrouver mon petit moustachu assez âgé. Le bilan est très positif même si nous nous approchons un peu trop de cette troisième place à mon gout. Mais n'allez surtout pas répéter mes angoisses à Raulito. L'ES Witry et Les Boys ont logiquement trusté les meilleurs place, laissant aux autres quelques miettes. Les suédois de Dovardie réussissent l'exploit de glisser deux hommes dans le top 10. Qui veut vraiment cette troisième place ?
Juste avant de partir, après avoir passé quelques heures dans des bars un peu sombre à Erevan, nous prenons le soin d'écrire une jolie carte postale à Raul :
"Gros Bisous d'URSS, ici, il fait beau et chaud, les camarades sont heureux. Votre visite nous fait très beaucoup plaisir. Désolé de ne pas avoir donné de nouvelles dernièrement mais j'étais occupé entre les activités des petits et le boulot. J'espère qu'on se verra bientôt.
Ton Josephou"
Hop, emballé et pesé.
]]>Avec la loi martiale la seule personne dont ils connaissent l'existence c'est Soljenitsyne.
Lequel signe déja des autographes partout à travers le monde en vue de son futur titre individuel en Saison 30.
]]>Mes respects LeCartel.
Ah le Raoul dont il parle, c'est pas toi?
]]>Je me languis dans le canapé en sirotant mon petit Habana Club de 20 ans d'age. Je n'ai pas très envie de me connecter sur Cym. J'envisage même de ne pas participer au premier moyen tour de la saison. Cette mélancolie soudaine me surprend, je me laisse gagner que trop rarement par une poussée de vague à l'âme. Soudain, le téléphone sonne. Je regarde mon portable avec attention. Qui peut bien m'appeler à cette heure si tardive. Le numéro affiché est étrange, le genre de numéro qui attire l’œil, qui te somme presque de ne pas répondre. Je désobéis à la raison
- Allo (d'une voix aussi interrogative que fébrile)
- Je vous passe tout de suite le frère du leader maximo, dieu suprême et guide de la révolution cubaine, barbu avant les barbus, amateur de cigares, et de
- Oui, passez le moi, mais de grâce, taisez vous.
A chaque fois que La Habana décide de m'appeler, je dois me taper tout le bla-bla habituel. J'ai beau être prévenu, je n'arrive jamais à m'habituez.
- Allo, Fidelito
- Oui Raoulito
- Les gens du ministère de la propagande s'inquiète. Ils me disent que vous auriez un peu du vague à l’âme. Vous n'allez pas vous la jouer poète.
- Comment savez vous ça ? Vous m'espionnez ?
- Qu'est ce que vous allez encore chercher là ? Tiens, en passant, pensez à refermer votre bouteille de Habana Club. Ca serait dommage de gacher un si beau produit.
- Mais, je (de ma main gauche, je referme ma bouteille de Ron) ...
- Passons aux choses sérieuses, cymanager organise un tour en Union Soviétique, nos amis de l'URSS prendrait mal que nous renoncions à venir. Je vais dire quoi à Staline ? (il prend sa voix étrange quand il s'imite dans son rôle diplomatique) "Vous comprenez Josephou, nous ne pourrons pas venir car notre manager a une crise d'ordre psychologique."
- Mais Raoul, je vous l'ai déjà dit. Staline est mort. Je sais que pour vous c'est un choc. C'est comme l'URSS, elle a disparu, enfin,elle a changé de nom tout au moins.
- Fidelito, cessez vos balivernes, arrêtez de croire la propagande capitalo-maçonnique. Je compte sur vous pour envoyer une équipe, de sourire à tout le monde et de porter haut les couleurs de Cuba.
- ...
- Un truc à ajouter Fidelito ?
- J'imagine que je n'ai pas vraiment le choix ?
- Vous imaginez bien.
-....
- pis vous passerez le bonjour à Joseph. Ca fait longtemps qu'il donne plus de nouvelles. Je compte sur vous pour réchauffer nos relations.
- (Dépité) Je ferai au mieux.
- Toujours un plaisir de discuter avec vous.
Ma mission s'annonce périlleuse. Il convient de donner la meilleure image de mon équipe et tenter de rencontrer la réincarnation de Staline pour le convaincre de donner des nouvelles à Raul.
Pour ce faire, j'engage cinq coureurs plutôt doué en montagne. Fidel sera le premier lieutenant de Stevenson, les autres porteront les bidons.
1ère Etape entre Baku et Ismayilli
Teofilo Stevenson remplit sa part du marché. Il se classe 6ème. Fidel, à qui nous avions donné sa chance, termine juste derrière. Ocana joue les utilités. Mes deux autres équipiers ont eu le temps de discuter du paysage tout en recherchant un homme, plutôt petit, moustachu et avec un certain age.
Stevenson 6ème à 2'36
Castro 9 ème à 2'54
Ocana 28ème
Rebelac 58ème à 3'20''
Bical 61ème